Entre le présent et l’Histoire

Le 22 septembre dernier, je représentais le Président de la région Île-de-France dans ma ville de Charenton, lors de l’inauguration des gymnases « Tony Parker ».

Soyons honnête, passer une heure aux côtés d’une star internationale comme Tony Parker a quelque chose de grisant, qui plus est quand elle est accompagnée d’une ministre de la République et d’un aréopage de personnalités.

D’accord, Et après ?

Si j’étais dans mon habit de citoyen, j’aurai tout loisir de me pavaner avec les stars et personnalités que je veux simplement pour le « fun ». Mais quand on est porteur de l’intérêt général, on doit regarder ces choix et ces moments par le prisme de sa fonction et mettre de côté ses penchants « midinette » ou « fan de ».

Ce jour là, il fallut choisir entre le présent et l’Histoire.

Tout d’abord le choix du nom.

A priori il m’a semblé étrange de nommer un monument public du nom d’un vivant (Tony Parker lui-même a dit : « normalement c’est quand on est mort ! »), il m’a semblé encore plus étrange de le nommer du nom d’un vivant très jeune. Il paraît que cela devient une « mode ».

Pour ma part, je ne fais pas partie de ceux qui pensent qu’il faut se plier aux modes : elles changent trop vite !

Mais comment ce nom a-t-il été choisi ?

Par une personne seule, le maire de Charenton, en plein mois d’août  et dans l’urgence, … pour profiter d’une opportunité nous a-t-il expliqué!

Est-ce suffisant pour un choix que devra porter la ville durant 50 ou 60 ans ?

Le plus insupportable est, qu’en juillet, l’unanimité du Conseil municipal s’était prononcée pour le nom d’une sportive (plusieurs propositions circulaient) et que le « Prince » (le maire) a en décidé autrement….parce qu’il en avait envie !

Le comble du mépris est que le vote du Conseil municipal de Charenton est intervenu le 23 septembre, pour une inauguration célébrée le 22 !

Quel en fut l’intérêt pour les Charentonnais ?

Les jeunes présents ont en eu « pleins les yeux ». Tony Parker a été incroyablement disponible, signant des centaines d’autographes, posant pour les photos souvenirs, encourageant les jeunes, …

Pourtant ramené à la population Charentonnaise dans son ensemble et à sa population jeune en particulier, je crains que cet événement n’ai créé plus de frustration que de ravissement tant son accès fut limité.

Quel fut l’intérêt pour la ville de Charenton ?

Il faut constater que la couverture médiatique de cet événement fut particulièrement dense.

Mais de quoi se rappellera-t-on : de Tony Parker (et de son annonce d’un retour dans l’équipe de France) ? ou des gymnases Charentonnais ?

Combien tout cela a-t-il couté ?

La certitude est que l’addition sera supportée par les seuls Charentonnais.

Officiellement cela aura coûté 49.000 €, mais c’est sans compter le coût du personnel communal mis à disposition de l’événement (services techniques, communication, …).

Le coût pour notre ville sera donc plus proche des 70.000 €, et ce pour une heure de spectacle.

Alors, si la ville de Charenton était une savonnette ou un baril de lessive, je dirai bravo ! Une telle couverture médiatique pour 70.000 € c’est donné !

Malheureusement les Charentonnais ne sont pas du savon, ni des lessiviers.

C’est un simple problème de casting.

Un monument public s’inscrit dans le temps et dans l’histoire pas dans l’instant et l’éphémère.

Que sera ce nom dans 20 ans ?, quelles sont les retombées de ce coup de projecteur « people » ?

Pour ma part, je ne l’aurai pas fait.

Entre le présent « tape à l’œil » et  l’exemple de l’Histoire je choisis le second.