L'Agence Régionale de Santé (ARS) a décidé la fermeture de l'unité de chirurgie cardiaque de l'hôpital Henri Mondor de Créteil.
Cette fermeture serait dramatique en termes de santé publique et porterait un coup fatal à l’équilibre et aux projets de développement, non seulement du pôle cardiaque, mais de l’ensemble du pôle hospitalo-universitaire dans ses activités de soins, de formation et de recherche.
La chirurgie cardiaque à Mondor, c’est :* L’unique service de chirurgie cardiaque de tout l’Est francilien.
* Un service de pointe à la renommée internationale, mais aussi un service de proximité qui assure les urgences 24 h sur 24 pour un bassin de population de 1 800 000 habitants, seul à même de garantir l’accès aux soins dans les temps requis quand le pronostic vital est engagé, comme en cas d’accidents cardiaques ou cardiovasculaires.
* Un service rentable et bénéficiaire (+3,6 millions) qui représente plus de 20% des recettes du CHU et contribue à son équilibre financier.
Aussi, nous dénonçons :
* Le démantèlement d’un service d’excellence dont la disparition aura des conséquences graves sur la chaîne de soins toute entière.
* La fragilisation délibérée du CHU et la mise en péril de ses fonctions universitaires et de recherche.
* Une décision irresponsable en termes de santé publique pour l’ensembledes populations du Val de Marne et de Seine et Marne, incohérente au regard de l’idée et de la vision du Grand Paris, qui aggrave le déséquilibre de l’offre de soins entre Paris et la banlieue.
* Une méthode autoritaire, brutale et moralement inacceptable : campagnes de déstabilisation, absence totale d’évaluation et de concertation, refus du dialogue, décision prise dans la précipitation et la plus totale opacité, en amont de l’installation d’une conférence de territoire qui apparaît d’ores et déjà comme un simulacre de démocratie.
Un transfert injustifié :
En matière d’offre de soins, transférer le service cardiaque du CHU Henri Mondor vers un hôpital de la capitale représente une perte de l’accès direct aux thérapeutiques innovantes pratiquée dans l’établissement, la Diminution de la qualité globale de la prise en charge cardiologique, le rallongement du temps de transfert pour toutes les urgences cardio-chirurgicales, un rallongement engageant le pronostic vital d’une quinzaine de personnes supplémentaires par an, selon la direction du CHU.
Financièrement, priver le CHU Henri Mondor de son service de chirurgie cardiaque n’a pas de sens : son activité est en constante augmentation, assurant en 2009 20 % de l’ensemble des recettes du CHU qui présente le plus faible déficit des établissements de l’APHP. La fermeture de son pôle chirurgie cardiaque condamnerait donc le CHU Henri Mondor au déséquilibre financier. Il est donc impossible d’invoquer des motivations financières pour justifier un tel projet.
La méthode employée par l’ARS est également dénoncée par l’ensemble des élus locaux et des responsables hospitalo-universitaires. Au-delà de la brutalité de la décision et de l’absence complète de concertation dont elle a fait l’objet, l’ensemble des personnes auditionnées fait état de successions de décisions contradictoires, de recours récurrent à la rumeur et de manœuvres d’intimidation.
Une vision centralisée de la Recherche Francilienne
Au-delà de l’exemple du CHU Henri Mondor, ce sont les questions d’égalité dans l’accès aux soins et d’aménagement du territoire francilien qui sont soulevées. Le gouvernement, à travers l’ARS, cherche à appliquer en Île-de-France sa conception du développement de l’excellence basée sur une logique de centralisation et d’hyper-spécialisation des territoires, dont le projet d’aménagement du plateau de Saclay est l’exemple le plus frappant.
Créteil n’est pas la seule ville francilienne qui voit un établissement de l’AP-HP basé sur son territoire menacé de perdre un service de pointe au profit d’un hôpital parisien en vertu de cette politique centripète voulue par le gouvernement. Les villes d’Argenteuil, de Chambourcy, de Mantes, de Melun sont également concernées. De nouvelles mobilisations sont donc à prévoir.
La répartition harmonieuse des centres hospitaliers entre les territoires constitue un atout indéniable du système de Santé français, tout comme l’imbrication de centres hospitaliers, d’universités et de centres de recherche est une des garanties de l’excellence du secteur. S’associant aux élus locaux et des responsables hospitalo-universitaires, les élus du Groupe socialiste rejettent cette conception du développement de l’Île-de-France. Chaque territoire francilien a droit à l’excellence.
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