mercredi 5 septembre 2012

Lettre adressée aux parents de l'ALIAJ par G-M BELLAÏCHE


Charenton, le 27 août 2012

 Madame, Monsieur,

Comme vous, parents ayant des enfants participant aux activités de l’ALIAJ, j’ai reçu une lettre annonçant la fin des activités de cette association charentonnaise agissant pour nos jeunes depuis 1988.
Créée par la ville de Charenton pour lui « sous-traiter » son service jeunesse, cette association est contrainte de stopper ses activités « en plein vol » du fait de l’arrêt brutal de l’ensemble des subventions versées par la ville (plus de 500.000 € par an).
Avant tout, je veux rendre hommage à l’action des bénévoles de cette association et à toute son équipe d’animateurs et de professeurs qui ont su, sans compter, donner de leur temps et tisser des liens forts avec une grande partie des jeunes de notre ville. Ils représentent, depuis des décennies, un ciment essentiel de cohésion sociale et d’animation de notre ville en direction de sa jeunesse.
En ma qualité d’élu municipal, j’ai du suivre « la descente aux enfers » qu’a infligée l’équipe municipale aux membres de cette association et à ses salariés.
En premier lieu, il ne faut pas perdre de vue que cette association a toujours été gérée en étroite collaboration avec les élus de la majorité municipale et les services de la ville. Aucune décision structurelle n’a jamais été prise sans un plein accord de l’autorité municipale. Pis, la ville n’a cessé au fil des années de donner à l’ALIAJ toujours plus de missions de service public (Point Information Jeunesse, Conseil Municipal des Jeunes, séjours, …).
De fait, cette association était co-gérée par des bénévoles représentant les familles et des élus de la majorité de la ville de Charenton.
C’est d’ailleurs dans le cadre d’un projet municipal global, que la Caisse d’Allocation Familiale apportait son concours à l’ALIAJ et que le Conseil régional d’Île-de-France a subventionné une part importante des coûts de construction du bâtiment accueillant l’Espace jeunesse du Quai des Carrières.
Comment sommes-nous arrivés à la situation actuelle ?
En 2010, lors du départ brutal du directeur de l’ALIAJ, l’équipe des élus municipaux chargés de suivre l’ALIAJ se rend compte que ses propres contrôles laissaient grandement à désirer. Voulant probablement se protéger de leurs propres erreurs, les élus en charge de ce dossier insinuent que l’association a de « graves » problèmes de gestion. Un audit est alors commandé.
Les conclusions de cet audit sont claires : l’association la plus subventionnée de la ville n’est pas correctement gérée et ce …depuis des années. Toutefois les fondamentaux ne sont pas remis en cause : pas de malversation, une situation financière ne relevant aucun grave déficit, une situation sociale parfaitement honorable. Pourtant, il est noté que la gestion administrative présente des lacunes.
En 2011, une nouvelle équipe de direction est nommée, le bureau de l’association est mis « sous tutelle » par la ville, de nouvelles contraintes de gestion lui sont assignées.
Le bureau de l’association se met au travail, l’équipe de salariés intègre les nouvelles demandes administratives et un nouveau projet pédagogique est mis à la réflexion.
L’ensemble de cette réorganisation se fait sous le contrôle de la ville qui siège au bureau de l’association.
Fin 2011, tout semble, alors, rentré dans le bon ordre et une nouvelle convention, de trois ans, est signée entre la ville de Charenton et le bureau de l’ALIAJ.
Pourtant lors de la dernière assemblée générale, à laquelle j’ai assisté en juin 2012, la nouvelle direction est mise « le dos au mur » : la ville annonce qu’elle coupe définitivement les vivres à l’ALIAJ !
Lors de cette assemblée générale tous les arguments évoqués par le Maire de Charenton tombent devant la réalité des faits, les débats vont même prouver qu’il avait décidé la fin de l’ALIAJ pendant qu’il prétendait la remettre sur de bons rails et faisait travailler (inutilement) une équipe de bénévoles dévoués !
En effet, l’expert comptable de l’ALIAJ présente une situation financière saine et même largement excédentaire. Il dévoile, à la stupeur des présents, que depuis janvier 2012, il lui a été demandé de préparer la cession des biens de l’ALIAJ au profit de la ville….pour 1€ !
Idem lorsque le bureau de l’association a présenté un rapport d’activité. Il était fourni et à l’image des missions qui lui avaient été confiées par la ville.
Dès lors, il devenait limpide que la décision de « saborder » l’ALIAJ était prévue de longue date et que ces deux dernières années ont été un gâchis humain et financier.
Les jeunes, qui se sont sentis floués et complètement ignorés, sont venu manifester leur colère lors d’une séance Conseil municipal ! La ville avait simplement oublié de les consulter !
Alors puisque quelques uns ont décidé, sans concertation et de façon autoritaire, de détruire le travail de plusieurs décennies, je voulais regretter la méthode utilisée et rendre hommage à toutes ces équipes de bénévoles et d’animateurs qui accompagnaient la vie des enfants de plus de 700 familles charentonnaises.
Malheureusement, même ce petit signe d’humanité, n’a pas été considéré comme nécessaire par ceux qui dirigent notre ville.
Pour la suite des activités du service jeunesse, nous attendons de voir, mais déjà nous savons que de nouveaux tarifs vont être mis en place. Présentés en Conseil municipal en juillet dernier, ils ont l’air particulièrement complexes et semblent plus chers que par le passé….mais là aussi, même pour une élu municipal, il a été impossible d’en connaitre la complète réalité !
Je tenais à vous faire part de mon sentiment de parent et d’élu,
Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l’assurance de mes salutations les meilleures et vous souhaite une excellente rentrée.

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