Charenton,
le 27 août 2012
Madame, Monsieur,
Comme vous, parents ayant
des enfants participant aux activités de l’ALIAJ, j’ai reçu une lettre
annonçant la fin des activités de cette association charentonnaise agissant
pour nos jeunes depuis 1988.
Créée par la ville de
Charenton pour lui « sous-traiter »
son service jeunesse, cette association est contrainte de stopper ses activités
« en plein vol » du fait de
l’arrêt brutal de l’ensemble des subventions versées par la ville (plus de 500.000 € par an).
Avant tout, je veux rendre hommage à l’action des bénévoles
de cette association et à toute son équipe d’animateurs et de professeurs qui
ont su, sans compter, donner de leur temps et tisser des liens forts avec une
grande partie des jeunes de notre ville.
Ils représentent, depuis des décennies, un ciment essentiel de cohésion sociale
et d’animation de notre ville en direction de sa jeunesse.
En ma qualité d’élu
municipal, j’ai du suivre « la
descente aux enfers » qu’a infligée l’équipe municipale aux membres de
cette association et à ses salariés.
En premier lieu, il ne faut
pas perdre de vue que cette association a toujours été gérée en étroite
collaboration avec les élus de la majorité municipale et les services de la
ville. Aucune décision structurelle n’a jamais été prise sans un plein accord
de l’autorité municipale. Pis, la ville n’a cessé au fil des années de donner à
l’ALIAJ toujours plus de missions de service public (Point Information
Jeunesse, Conseil Municipal des Jeunes, séjours, …).
De fait, cette association était co-gérée par des bénévoles
représentant les familles et des élus de la majorité de la ville de Charenton.
C’est d’ailleurs dans le
cadre d’un projet municipal global, que la Caisse d’Allocation Familiale
apportait son concours à l’ALIAJ et que le Conseil régional d’Île-de-France a
subventionné une part importante des coûts de construction du bâtiment
accueillant l’Espace jeunesse du Quai des Carrières.
Comment sommes-nous arrivés
à la situation actuelle ?
En 2010, lors du départ brutal
du directeur de l’ALIAJ, l’équipe des élus municipaux chargés de suivre l’ALIAJ
se rend compte que ses propres contrôles laissaient grandement à désirer. Voulant
probablement se protéger de leurs propres erreurs, les élus en charge de ce
dossier insinuent que l’association a de « graves » problèmes de
gestion. Un audit est alors commandé.
Les conclusions de cet
audit sont claires : l’association la plus subventionnée de la ville n’est
pas correctement gérée et ce …depuis des années. Toutefois les fondamentaux ne sont pas remis en cause : pas de
malversation, une situation financière ne relevant aucun grave déficit, une
situation sociale parfaitement honorable. Pourtant, il est noté que la gestion
administrative présente des lacunes.
En 2011, une nouvelle équipe de direction est nommée,
le bureau de l’association est mis « sous
tutelle » par la ville, de nouvelles contraintes de gestion lui sont
assignées.
Le bureau de l’association se met au travail,
l’équipe de salariés intègre les nouvelles demandes administratives et un
nouveau projet pédagogique est mis à la réflexion.
L’ensemble de cette
réorganisation se fait sous le contrôle de la ville qui siège au bureau de
l’association.
Fin 2011, tout semble, alors, rentré dans le bon ordre et
une nouvelle convention, de trois ans, est signée entre la
ville de Charenton et le bureau de l’ALIAJ.
Pourtant lors de la dernière assemblée générale, à
laquelle j’ai assisté en juin 2012, la nouvelle direction est mise « le dos au mur » : la ville annonce qu’elle coupe définitivement
les vivres à l’ALIAJ !
Lors de cette assemblée
générale tous les arguments évoqués par le Maire de Charenton tombent devant la
réalité des faits, les débats vont même prouver
qu’il avait décidé la fin de l’ALIAJ pendant qu’il prétendait la remettre sur
de bons rails et faisait travailler (inutilement) une équipe de bénévoles
dévoués !
En effet, l’expert
comptable de l’ALIAJ présente une situation financière saine et même largement excédentaire.
Il dévoile, à la stupeur des présents, que depuis janvier 2012, il lui a été
demandé de préparer la cession des biens de l’ALIAJ au profit de la ville….pour
1€ !
Idem lorsque le bureau de
l’association a présenté un rapport d’activité. Il était fourni et à l’image
des missions qui lui avaient été confiées par la ville.
Dès lors, il devenait limpide que la décision de
« saborder » l’ALIAJ était prévue de longue date et que ces deux
dernières années ont été un gâchis humain et financier.
Les jeunes, qui se sont
sentis floués et complètement ignorés, sont venu manifester leur colère lors d’une
séance Conseil municipal ! La ville avait simplement oublié de les
consulter !
Alors puisque quelques uns ont décidé, sans concertation et
de façon autoritaire, de détruire le travail de plusieurs décennies, je voulais
regretter la méthode utilisée et rendre hommage à toutes ces équipes de
bénévoles et d’animateurs qui accompagnaient la vie des enfants de plus de 700
familles charentonnaises.
Malheureusement, même ce
petit signe d’humanité, n’a pas été considéré comme nécessaire par ceux qui
dirigent notre ville.
Pour la suite des activités
du service jeunesse, nous attendons de voir, mais déjà nous savons que de
nouveaux tarifs vont être mis en place. Présentés en Conseil municipal en
juillet dernier, ils ont l’air particulièrement complexes et semblent plus
chers que par le passé….mais là aussi, même pour une élu municipal, il a été
impossible d’en connaitre la complète réalité !
Je tenais à vous faire part
de mon sentiment de parent et d’élu,
Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en
l’assurance de mes salutations les meilleures et vous souhaite une excellente
rentrée.
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