Intervention de G-M BELLAÏCHE
du 10 avril 2019
Monsieur le Maire,
Mes cher(e)s Collègues,
Le dernier Débat d’Orientation
Budgétaire (DOB), du mois de mars 2019, nous a permis de vous livrer notre
vision globale de ce que devait être, selon nous, l’orientation financière de
notre ville. Nous avions insisté à la fois sur le contexte des finances
publiques et la volonté qu’expriment en ce moment même les Françaises et les Français.
Apparemment insensible à ces
réalités le Budget primitif 2019 qui nous est proposé reprend à l’identique
votre logique passée et n’évolue en rien dans l’attente de nos concitoyen(ne)s.
Concernant le Fonctionnement.
On nous dit « on veut
du service public et du pouvoir d’achat » et vous faites exactement le
contraire.
Tout d’abord fixons les
grandes masses.
Vous nous présentez les
recettes de fonctionnement en baisse de 1,04 %, soit d’environ 700.000 €.
Mais en fait ce budget a les
mêmes recettes qu’en 2018.
Il est donc à l’identique et
non en baisse.
En effet, la baisse annoncée
des recettes est due principalement à une mauvaise évaluation en 2018 du Forfait
Post Stationnement , pour la modique (!) somme de 500.000 € et à
l’absence de valorisation du compte 70846 (Mise à disposition refacturées à
l’EPT) pour 140.000 €.
Ce qui nous fait, sur ces
seuls deux postes, un différentiel de 640.000 € en recettes sur les 700.000 € de
baisse annoncée.
Nos recettes sont donc
stables et non en baisses.
Les dépenses elles aussi
sont en baisses.
C’est donc un solde positif
qui ressort en réalité de ce budget primitif 2019.
Pourquoi tenter de noircir
encore plus le tableau ?
D’autant, que l’analyse
détaillée nous apporte son lot de constats pas très glorieux.
Sur la famille :
Notre groupe « Charenton
Avant Tout » a attiré votre attention sur le fait que les dépenses au
profit des familles étaient en baisses alors que les recettes augmentaient
fortement.
Les dépenses étant liées aux
recettes nous pointions cette contradiction ou, au contraire, démontrions que
les augmentations successives que vous faites subir aux Charentonnais(es)
aboutissent à cet effet ciseaux à l’envers : nos dépenses baisses et les
coûts pour les familles augmentent.
Je vous renvoie aux compte
6042 et 7066 : Nous constatons une baisse du prix des repas acheté et
augmentation de la participation familiale.
Suite à nos interrogations
en commission des Finances vous nous avez transmis une note d’explication. Cette
note nous indique que les chiffres présentés au BP sont erronés et nous fourni
de nouveaux chiffres introuvables sur le budget et donc invérifiables.
Nous comprenons votre gêne à
admettre que notre propos, sur les augmentations trop importantes des
participations familiales, se caractérise aujourd’hui par une ponction sans
précédent sur les familles.
D’où, ce qui va devenir,
notre nouvelle obsession la nécessité impérieuse de revoir à la fois la tarification
et les tranches du quotient familial.
Sur la Culture :
Nous constatons une stabilisation des subventions,
déjà très en baisse les années précédentes au théâtre, mais parallèlement un effondrement
de la recette attendue de ce même théâtre qui s’établirait à 70.000 € en 2019
pour 110.000 € en 2018.
Nous avons bien compris
votre volonté d’ouvrir cet espace au plus jeune de nos publics. Mais compte
tenu de la programmation actuelle, il est clair que ce nouvel axe « jeune
public » est un voile pour cacher la sous-exploitation de ce lieu et sa
baisse de programmation.
Notre atelier d’Art
Plastique et notre Conservatoire restent, quant à eux, les territoires de « non-droit »
pour le quotient familial. Une fois de plus, nous le répétons, il est temps de
les mettre dans le lot commun de la tarification municipale
Sur la Prévention :
Nous sommes toujours aux
antipodes entre les dépenses qui y sont consacrées et les dépenses en matières
de sécurité.
Nous réaffirmons avec force
qu’il n’y pas de sécurité qui vaille sans une prévention qui l’accompagne.
Notre sécurité est à ce
prix.
L’avenir des accidentés de
la vie, des asociaux, de ceux qui peinent à trouver leur place ou à la faire
admettre est à ce prix !
Votre réponse partielle à
l’un des besoins en prévention, c’est encore et toujours votre sous-traitant de
la prévention. Pour un coût de 65.000 € /an.
A ce prix c’est presque le
coût de 3 agents communaux qui pourraient s’occuper de ce type de prévention à
temps plein et toute l’année.
Arrêtez de penser que la sous-traitance
est la solution à nos problèmes.
On le sait la qualité n’y
est pas (c’est le cabinet mandaté par vos soins sur les DSP des crèches qui le
dit).
Le service public n’y est
pas.
Que penseriez vous si nous vous
proposions d’engager des vigiles privés à la place de nos policiers
municipaux ?
Autre élément de confiance
entres nous et dans nos débats.
Lors du DOB, après notre
exposé sur le peu de réalité de vos dépenses sociales, vous nous avez dit avec
sincérité, et je le croyais, que si les besoins étaient là vous abonderiez afin
de permettre de donner toute leur importance aux dispositifs sociaux mis en
place.
A priori, pourquoi ne pas
vous croire.
Et patatras, me voilà
personnellement concerné par une demande d’attribution d’un des dispositifs, la
bourse au permis, et j’apprends qu’il a fallut choisir entre les 10 dossiers
retenus car il y avait que 7 places. C’est donc une enveloppe de 3.500 € qui
manquait.
Je n’ai pas dit 350. 000€ ou
même pas 35.000 € j’ai dit 3.500 €.
Quel crédit apporter à votre
parole quand la réalité prouve de façon tellement minimaliste le
contraire ?
Juste un point sur les
recettes des Cimetières (70311 et 70312) et sur la Redevance d’occupation du
domaine public.
Les premières augmentent de
+ 23 % quant à la seconde nous arrivons à une envolée de la recette de plus de +
34 %.
Je ne connais pas l’état de
santé de nos concitoyens mais nous n’avons constaté une hausse inconsidérée du
nombre de décès sur notre commune.
+23 % et + 34 % ce n’est pas
rien tout de même !
En matière d’accompagnement Social :
Sur notre Résidence pour
Personnes Agées, il faudrait nous lever une inquiétude : pourquoi les
loyers facturés représentent 240.000 € (7066) de recettes quant le loyer payé
aux 3F est de : 110.996 € (incluant une hausse de 10% pratiquées en 2018). Nous vous prions de noter
que nous souhaiterions avoir le détail des charges et produits de la RPA afin
de nous rassurer sur le fait que la ville ne fait de marge sur les résidents.
Enfin il nous faut aborder
les comptes du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) : Lors du DOB, nous avions
montré que l’ensemble des mesures sociales annoncées représentait une
augmentation des dépenses du CCAS de 100.000 € mais c’était sans compter les
baisses importantes proposées lors du BP du CCAS.
« L’allocation de
soutien au domicile » a purement et simplement était supprimée pour un
montant de 40.000 €. Pardon, elle a été fusionnée avec « le complément
mensuel de ressources ».
Mais zut, voilà que ce « complément
mensuel de ressources » représentant 400.000 € en 2018 est proposé à
365.000 € en 2019.
Donc si je récapitule :
- 40.000 € de soutien au
domicile de supprimés,
- 35.000 € sur le complément
de ressources
Cela fait donc 75.000 € de
baisse pour 100.000€ de hausse.
N’aurions nous pas été compris ?
Quand nous disions, et ce
n’est pas faute d’avoir à chaque fois insister, que 80% du budget du CCAS était
consacré à nos anciens et qu’il fallait le rééquilibrer, ce n’était pas pour
enlever à Paul pour donner à Pierre…
C’est pourtant ce que vous
proposez de faire !
Ce budget nous dit donc que
la grande avancée sociale de votre majorité, sur un budget e fonctionnement de
63.000.000 € est de …25.000 €, soit 0,04%
En matière d’éducation :
Nous ne reviendrons pas sur
notre différence fondamentale sur l’équilibre de la semaine pour nos enfants
scolarisés, mais constatons dans ce budget votre choix « économique »
et les économies qui ont été faites contre l’intérêt des jeunes.
Nous voudrions quand même
attirer votre attention sur une dépense un peu étrange.
Avec la réforme de
l’obligation de scolarisation à partir de 3 ans se pose la question du
subventionnement obligatoire de l’enseignement privé pour les écoles
maternelles.
Sans relancer la guerre
privé/public, pourquoi notre ville, si tendue sur ses dépenses, subventionne
depuis plus de 10 ans les écoles privées élémentaires mais aussi, en dehors de
l’obligation de la loi donc, les écoles privées maternelles ?
Nous parlons d’une
subvention globale de 326.000 € (élémentaires et maternelles).
Vos choix de dépenses nous
laissent dubitatifs. D’un côté il nous manque 3.500 € pour donner un sens
complet à un dispositif et de l’autre on subventionne indument un établissement
privé à plusieurs centaines de milliers d’€ au-delà de nos obligations légales.
Là ce n’est pas un choix
budgétaire, c’est un choix politique.
Ce n’est pas le nôtre, mais
il prouve que vous voulez trouver les fonds, en centaines de milliers d’euros,
vous savez le faire.
Attention, il ne s’agit pas
de remettre en cause l’aide à la restauration scolaires ou aux classes
transplantées des élèves du privé qui nous coutent 42.195 €.
Mais le choix d’un
établissement privé ou confessionnel est de la liberté des familles, et sauf si
la loi nous l’impose, nous devons mettre nos deniers dans l’enseignement public
et gratuit.
D’ailleurs en parlant de
subvention,
Le monde associatif, lui n’est pas installé à la même enseigne puisque foin de centaines de milliers d’euros, c’est la stabilisation donc la baisse du subventionnement qui lui est promis.
Le monde associatif, lui n’est pas installé à la même enseigne puisque foin de centaines de milliers d’euros, c’est la stabilisation donc la baisse du subventionnement qui lui est promis.
Enfin, et concernant le plus gros poste de notre section de fonctionnement, je veux parler des Rémunérations :
Donc si j’ai bien compris le
coût de ce que l’on appelle le glissement GVT (Garantie Vieillesse Technicité) serait de 1,5%.
Par ailleurs, vous nous avez
expliqué qu’était intégré budgétairement la création de 4 postes
supplémentaires.
Et pourtant l’ensemble des
postes « rémunérations » et «charges » progresserait de moins de
1%.
Cherchez l’erreur.
Les salaires augmentant de
1,5%, mais en augmentant en plus notre nombre d’agents nous stabiliserions la
hausse à 1% ?
Alors simplement, pourquoi
appliquer 1,5% de hausse aux Charentonnais d’augmentation automatique des
salaires quand vous savez que cela sera moins ?
Vu de notre point de vue,
cette section de fonctionnement contredit à la fois les attentes des citoyens mais
aussi vos propres engagements.
Qu’en est-il de l’Investissement ?
La logique de cette tension
budgétaire que vous décrivez à longueur de commentaires est notre capacité à
investir.
Vous savez notre fameuse
capacité d’autofinancement (brute ou nette).
Mais à Charenton ce n’est
pas notre capacité à investir seulement mais à investir cash !
Votre philosophie de
l’investissement est une philosophie de trésorerie et non d’analyse budgétaire
ou comptable.
Vous nous ressassez sans
cesse que notre capacité d’autofinancement serait gravement affectée si nous
avions recours à des financements extérieurs.
Sauf à nous expliquer que
les agios ainsi payés dépasseraient les 3,5 M€ (l’équivalent de 46 M€ empruntés
sur 15 ans), il faudrait effectivement revoir l’équilibre de notre budget.
En effet, les 3,5 M€ dont je
parle sont les « poires pour la soif » distillés dans le budget :
1.000.000 € pour
« opportunité foncière »
1.500.000 € pour dépenses
imprévues « d’investissement »
1.000.000 € pour dépenses
imprévues « de fonctionnement ».
Bien sur, notre propos n’est
pas de nous exposer et d’être à la merci d’un imprévu mais entre 0 et 3,5 M€…il
y un gouffre dans lequel pourrait parfaitement s’inscrire un remboursement
d’emprunt.
Et là, nous ne toucherions
même pas à notre capacité d’autofinancement, puisque ces sommes sont déjà
inscrites en dépenses dans le budget !
Parce qu’il faut nous rendre
à l’évidence la nouvelle structure des finances publiques ne nous permets plus
de payer notre avenir cash.
Sauf à nous cantonner, comme
c’est le cas aujourd’hui, à l’amélioration ou à l’édification d’un seul
équipement/ an.
Car la réalité de
l’investissement 2018 nous montre qu’il n’a jamais été aussi bas et, simplement
en traitant des grandes masses, une ville qui n’investit plus obère son avenir.
Avec le même budget, il est
clair que nous ferions autrement.
Les Françaises et les
Français nous demandent du pouvoir d’achat, moins de taxes et plus de services
publics.
Ce budget nous propose de ne
pas augmenter les taux d’imposition, mais intègre déjà une augmentation
représentant le double de l’inflation décidée par le gouvernement.
Que la ville le décide ou
qu’elle applique une décision gouvernementale… les impôts directs à Charenton augmenteront
bien de 2,2 % soit près du double de l’inflation.
Tous les services proposés
au Charentonnais augmentent en plus de 1,3% à 34%.
Les nouveaux impôts ou les coûts
du stationnement s’envolent aussi.
Le service public s’émiette
dans notre ville au profit de la sous-traitance.
Plus de taxes, moins de
services publics et moins de pouvoir d’achat voilà la mauvaise équation de
votre budget de fonctionnement.
Quant à l’investissement, il
recule et est contraint par la règle que vous nous imposez du paiement cash.
Les choix que vous faites
pour équilibrer ce budget sont contraires aux attentes exprimées de toutes
parts depuis des mois, elles sont contraires à notre vision de la
redistribution et nous guident à vous prier d’une part d’entendre nos
objections et propositions et d’autre part nous amènent à émettre un votre
défavorable au Budget primitif 2019 qui nous est proposé.
Merci de votre attention.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire